lundi 16 juillet 2012

Des Algonquins menacent de bloquer une coupe à blanc, une escouade anti-émeute de Montréal est en état d'alerte

Le gouvernement Charest autorise la société Resolute Forest Products à déboiser un territoire, enfreingnant l’Accord, lorsque les sympathisants et sympathisantes se préparent pour une manifestation de casseroles à Montréal mercredi prochain

Le 16 juillet, Baie Poigan, QC - Alors que l’impasse entre la communauté algonquine du Lac Barrière, QC, et la société Produits forestiers
Résolu/Resolute Forest Products (anciennement connue sous le nom d’Abitibi Bowater) en est à son 13ième jour, les membres de la communauté déplacent leur campement de  manifestation plus près des opérations d’abbatage afin d’empêcher la continuation de la coupe.

Des familles algonquines ont campé le long du chemin où le déboisement est en train de détruire non seulement l’habitat des lieux sacrés de la communauté, mais aussi celui  des orignaux. Ces familles ont vécu des petites victoires en mettant fin au déboisement pendant des périodes de temps. La police, dont certain de l'escouade anti-émeute de Montréal, a accompagné des bûcherons sur le territoire, et y maintient une présence importante. Elle a déjà menacé d’arrêter des membres de la communauté.

Les opérations de la société multi-nationale, dont le siège-social se trouve à Montréal, ont été autorisées par le gouvernement Charest sans le consentement de la communauté et sans l'avoir consultée. Cette autorisation enfreind l’Accord Trilatéral que le gouvernement du Québec a signé avec la communauté du Lac Barrière en 1991.

“On ne m’a pas consulté et je n’ai donné aucun consentement pour autoriser le déboisement sur notre territoire,” a dit Gabriel Wawaite, aîné de la communauté, dans une lettre envoyée la semaine derniére au premier ministre Jean Charest et au ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Bien que la coupe ait lieu sur son territoire et celui de sa famille, il n’a toujours pas reçu de réponse de la part du gouvernement libéral.

“Le gouvernement Charest a agi de mauvaise foi en autorisant cette société a déboisé le territoire en dépit des accords signés avec notre communauté,” dit Norman Matchewan, porte-parole de la communauté. “Par conséquence, nous n’avons pas d'autres options que de tenter d’empêcher la continuation des opérations forestières. Ça fait 20 ans que nous attendons que le gouvernement québécois respecte l’Accord.”

La communauté du Lac Barrière veut que le Québec respecte l’Accord Trilatéral. Il s'agit d'un accord de dévéloppement durable avant-gardiste, qui a reçu l'éloge des Nations Unies.  Le gouvernement Charest a aussi ignoré les recommendations de deux anciens ministres du cabinet libéral, soit le représentant de Québec John Ciaccia et celui du Lac Barrière Clifford Lincon. Ceux-ci recommendaient que l'Accord soit mis en application. L’Accord vise à permettre l'abbatage tout en protégeant la mode de vie des Algonquines et Algonquins, et il leur offrirait 1,5 million de dollars des 100 million de dollars de revenus issus de l’extraction des ressources sur leur territoire chaque année.

Une manifestation de casseroles en soutient aux AlgonquinEs du Lac Barrière aura lieu mercredi prochain (le 18 juillet) à 11h30, au siège-social de Résolu/Resolute à Montréal.

###

Contact: Porte-parole de la communauté, Norman Matchewan: 819-435-2171, 819-527-0414

Aucun commentaire: